Trump est de retour. Pas le clown de 2016 qui tweetait des insultes à trois heures du matin, pas non plus le président chaotique qui gouvernait à l’instinct en 2020. Non. Cette fois, il a un plan. Il n’a plus besoin de s’embarrasser des apparences démocratiques. La Maison-Blanche est devenue le centre nerveux d’un projet plus ambitieux que la simple domination militaire ou économique : la régulation du vivant.
Fini les guerres à l’ancienne. Fini les occupations longues, les débats inutiles à l’ONU. L’Amérique de Trump II ne cherche plus à imposer un modèle. Elle veut filtrer. Trier. Classer. Et Gaza est son premier prototype.
Officiellement, c’est un conflit territorial. Officieusement, c’est une expérimentation. Gaza est en train de devenir un terminal. Un nœud. Un point de rupture. On n’y tue plus. On y désindexe. Qui est intégrable dans l’ordre mondial ? Qui est obsolète ? Qui peut être optimisé ? Qui ralentit le flux ? Le Hamas ? Certes. Mais plus largement : tout ce qui n’entre pas dans les critères du progrès algorithmique est à désactiver.
Trump et Netanyahou n’ont pas besoin de le dire clairement. Ils l’ont joué en version “freedom zone”, devant les caméras du Bureau ovale. Trump y décrit Gaza comme une belle localisation, qui aurait pu devenir “la Riviera du Moyen-Orient”. Ce qu’il sous-entend ? Il faut la libérer… pas du Hamas, mais des Gazaouis eux-mêmes. Expulsion douce. Volontaire. Humanitaire, bien sûr. On fournit les corridors. On assèche les ressources. Et les gens partent. Ce n’est pas une Nakba. C’est un reset. Une désactivation territoriale à basse intensité.
Israël, dans cette équation, n’est pas seulement un allié. C’est le bras armé technologique du Biopower. Il teste des modèles de filtration comportementale, des grilles de ciblage prédictif. Il transforme Gaza en laboratoire exportable. La prochaine fois, ce ne sera pas la bande de Gaza. Ce sera un bidonville d’Afrique, une favela du Brésil, une banlieue européenne. Le même modèle. Le même code. Le même logiciel de sélection.
Et pendant ce temps-là, à Washington, le Project 2025 verrouille l’infrastructure : fusion des agences, obligation de partage de données, extension nationale des Fusion Centers. L’État devient un routeur. Le citoyen, un signal. Les droits de l’homme ? Un plugin désactivable.
À l’intérieur, le tri est algorithmique. À l’extérieur, il est logistique. Marco Rubio ne parle pas de droits. Il parle de ports. Il parle de hubs régionaux de renseignement. Il parle de faire des Caraïbes un filet de surveillance. L’exportation du modèle Stargate. La version hémisphérique de la Machine.
Et maintenant, les douanes. Le Biopower n’a pas besoin de tanks pour envahir un pays. Il lui suffit de modifier ses tarifs douaniers. Vous refusez d’acheter américain ? Taxe. Vous signez avec les Chinois ? Taxe. Vous votez contre Israël à l’ONU ? Taxe. Vous refusez de renvoyer des migrants ? Taxe. La douane devient le bras fiscal du tri civilisationnel.
Vous ne passez plus la frontière à cause de vos bagages. Vous êtes filtré pour vos idées. Pour vos alliances. Pour votre instabilité émotionnelle. Les flux commerciaux deviennent un eugénisme élégant. Les humains deviennent des contenus. À valider ou bloquer.
Et si vous ne correspondez pas ?
Vous ne serez pas emprisonné.
Vous serez invisibilisé.
Gaza est un test. Mais c’est aussi un miroir. Ce qui s’y joue, c’est ce qui vous attend. Une désactivation sociale par épuisement, une segmentation biologique par logistique, une reprogrammation du monde selon les standards américains du progrès.
Ce n’est pas une dictature. C’est une interface. Ce n’est pas un génocide. C’est une mise à jour globale.
Et vous avez deux options :
– Fusionner.
– Ou mourir lentement dans l’obsolescence.