Une année après le début de l’invasion, les objectifs de Moscou restent flous, laissant perplexes observateurs et citoyens russes.
La guerre de la Russie en Ukraine, commencée en février 2022, a été marquée par une confusion totale quant aux objectifs réels de Moscou. Dès les premiers jours de l’invasion, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie cherchait à “protéger les populations du Donbas victimes d’un génocide” et à “dénazifier” et “démilitariser” l’Ukraine. Pourtant, ces objectifs ont rapidement montré leurs limites, tant au niveau de leur compréhension par la population russe qu’au sein même des forces armées.
Selon une étude détaillée menée par le think tank RAND, les déclarations des dirigeants russes sur les objectifs de la guerre ont été non seulement incohérentes, mais souvent contradictoires. Entre décembre 2021 et décembre 2022, une analyse des discours de Poutine, Lavrov, et Shoïgou révèle que le Kremlin a mentionné plus de huit objectifs différents pour cette guerre, sans jamais articuler une stratégie claire pour les atteindre(RAND_RRA2061-6).
Le rapport souligne que, même après l’annonce de l’annexion de certaines régions ukrainiennes en septembre 2022, Poutine s’est obstiné à parler principalement de la “protection du Donbas”, ignorant apparemment le reste du territoire nouvellement annexé(RAND_RRA2061-6). Cette incohérence a conduit à une situation où, selon un sondage de février 2023, 37 % des Russes étaient incapables de définir les objectifs de la guerre(RAND_RRA2061-6).
Confusion au Kremlin : pourquoi la Russie ne sait pas ce qu’elle veut en Ukraine
Les déclarations changeantes du Kremlin sèment le doute sur les véritables intentions de Moscou.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les objectifs du Kremlin semblent changer avec le vent. Vladimir Poutine a initialement justifié l’opération militaire par la nécessité de “protéger les populations du Donbas” et d’empêcher une soi-disant “dénazification” de l’Ukraine. Cependant, selon une analyse exhaustive des discours russes réalisée par le groupe RAND, ces objectifs se sont avérés être peu plus que des slogans creux.
Entre février et mars 2022, les objectifs déclarés de la guerre ont fluctué de manière significative, passant de la protection des populations du Donbas à des notions plus vagues de “démilitarisation” et de “dénazification”. Le rapport montre que Lavrov a mentionné ces termes de manière disproportionnée, souvent en référence aux déclarations de Poutine, bien que ce dernier n’ait jamais vraiment défini ce que ces termes signifiaient en pratique(RAND_RRA2061-6).
Le manque de clarté est devenu encore plus évident lorsque, malgré l’annexion de quatre régions ukrainiennes, Poutine a continué à insister uniquement sur la “protection du Donbas”. Cette fixation étrange sur une région spécifique, alors même que la Russie prétendait annexer un territoire beaucoup plus vaste, a laissé les observateurs perplexes quant aux véritables intentions de Moscou(RAND_RRA2061-6).
Poutine et la guerre en Ukraine : quand l’absence de stratégie détruit la cohérence du Kremlin
Un manque de direction claire risque de saper l’efficacité militaire russe.
La guerre en Ukraine est devenue un exemple flagrant de la manière dont l’absence de stratégie claire peut saper une opération militaire. Le rapport de RAND révèle que, contrairement aux interventions passées de la Russie, notamment en Crimée et en Syrie, où les objectifs étaient clairs et cohérents, l’invasion de l’Ukraine en 2022 a été marquée par une confusion totale au sommet de l’État russe.
Les dirigeants russes, y compris Poutine, n’ont pas réussi à définir un objectif unique pour la guerre, mentionnant à la place une variété de buts vagues et souvent contradictoires. Le rapport cite que, sur une période d’un an, Poutine a mentionné la “protection du Donbas” comme objectif principal pas moins de 27 fois, tandis que les termes “démilitarisation” et “dénazification” ont été mentionnés respectivement 13 et 12 fois, sans jamais être clairement définis(RAND_RRA2061-6).
Cette incohérence a eu un impact direct sur le moral des troupes russes et sur la perception publique de la guerre. Un sondage récent montre que 37 % des Russes ne pouvaient pas définir les objectifs de la guerre, une situation sans précédent pour une opération militaire de cette envergure(RAND_RRA2061-6).
La guerre d’Ukraine : quand la stratégie russe se perd en chemin
Un an après le début de l’invasion, les intentions du Kremlin restent floues.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 restera probablement dans les mémoires comme l’une des guerres les plus mal définies de l’histoire récente. Selon une étude réalisée par le RAND, les objectifs déclarés par le Kremlin ont varié de manière significative au cours de la première année de guerre, créant une confusion tant au sein des forces armées russes qu’au sein de la population.
Dès le début, les justifications de Poutine pour l’invasion ont semblé changer d’un jour à l’autre. Bien que la “protection du Donbas” ait été un thème récurrent, les objectifs de “dénazification” et de “démilitarisation” n’ont jamais été clairement expliqués ni reliés à des actions concrètes sur le terrain(RAND_RRA2061-6). Cette stratégie de communication floue contraste fortement avec les opérations passées, comme l’annexion de la Crimée en 2014, où Moscou a soigneusement maintenu une narration cohérente, bien que trompeuse(RAND_RRA2061-6).
Le rapport souligne également que cette absence de direction claire pourrait refléter une volonté de Poutine de maintenir une flexibilité politique, mais au prix d’un soutien public fragilisé et d’une armée démoralisée(RAND_RRA2061-6).