Depuis l’indépendance en 1948, la Birmanie a du mal à gérer sa société multiethnique. Le Tatmadaw, l’armée birmane, a souvent contrôlé le pays, se confrontant à des groupes ethniques minoritaires. Les Rohingyas musulmans, persécutés, sont discriminés et ne sont pas reconnus comme citoyens. Des groupes nationalistes bouddhistes ont régulièrement attaqué les communautés musulmanes.
En 2017, des attaques de militants rohingyas ont provoqué une répression brutale de l’armée, entraînant la fuite de plus de 700 000 personnes au Bangladesh. Cette situation a été qualifiée par l’ONU de “nettoyage ethnique”.
Après l’élection de la Ligue nationale pour la démocratie en 2016, la situation des Rohingyas n’a pas été résolue. Aung San Suu Kyi, bien qu’officieusement à la tête du gouvernement, n’a pas réussi à changer leur statut.
En février 2021, l’armée a pris le pouvoir par un coup d’État, déclenchant des protestations et une utilisation répétée de la force létale contre les manifestants. Le coup d’État a aggravé la situation économique et la discrimination envers les minorités ethniques, notamment les Rohingyas.
Les conditions de vie des Rohingyas au Bangladesh se sont détériorées, avec des pénuries de services de base et des risques accrus liés aux conditions météorologiques extrêmes et à la pandémie de COVID-19. De plus, la relocalisation forcée de réfugiés rohingyas vers l’île de Basan Char, exposée aux inondations et cyclones, souligne la précarité de leur situation.