Ça (Tweet ci-dessous) c’est du racisme résiduel ! Quelle merveilleuse invention humaine, comparable au bon vieux principe de l’inertie. Imaginez-vous tranquillement installé dans votre voiture, roulant d’un point A à un point B sans une once de préoccupation. Puis, un feu de circulation apparaît et passe au rouge, vous appuyez sur les freins et hop, la voiture s’arrête. Mais surprise, votre corps continue à avancer, incapable de comprendre que le monde a changé. C’est pareil avec le racisme résiduel : même si la société a décidé de changer, certains esprits continuent d’avancer dans leur bonne vieille ligne droite raciale et coloniale, rendant impossible la compréhension des défis réels. Comme quoi, les habitudes ont la vie dure.
La Guerre Civile et l’Accords de Matignon-Oudinot (1984-1988)
Retour dans les années 80, où la Nouvelle-Calédonie vivait sa propre petite guerre civile entre indépendantistes kanaks et loyalistes français. Un conflit épique qui s’est terminé par l’accord de Matignon-Oudinot en 1988. Cet accord promettait un référendum d’autodétermination dix ans plus tard, en 1998. Un geste de grande générosité qui allait permettre à chacun de décider de son avenir, parce que pourquoi pas ? Ce n’est pas comme si dix ans de tensions supplémentaires allaient causer des problèmes, n’est-ce pas ?
L’Accord de Nouméa (1998)
Mais attendez, ce serait trop simple de tenir un référendum à l’heure. En 1998, l’Accord de Nouméa décide de repousser ce scrutin de vingt ans, jusqu’en 2018. Pourquoi se presser ? Pendant ce temps, ils introduisent des critères d’éligibilité bien sympathiques pour s’assurer que seuls ceux ayant un lien durable avec l’île puissent voter. Quelle belle façon de garantir que les décisions concernant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie soient prises par ceux qui y sont profondément enracinés.
Critères d’Éligibilité :
Pour être inscrit sur la liste électorale spéciale pour le référendum de 1998, une personne devait remplir certaines conditions, telles que :
- Être inscrit sur la liste électorale générale de la Nouvelle-Calédonie.
- Avoir résidé de manière continue en Nouvelle-Calédonie pendant une période minimale de dix ans à la date du référendum.
- Être né en Nouvelle-Calédonie et y avoir son domicile.
- Avoir été inscrit sur la liste électorale pour le référendum de 1998 (consultation sur l’accord de Nouméa).
- Être membre de la communauté autochtone kanake.
Transformation Économique et Industrielle
Les accords ont aussi permis aux Kanaks de se faire une petite place dans le monde merveilleux des mines et de la métallurgie. Jusqu’alors en situation de monopole, l’usine Doniambo de la SLN a été rejointe par les usines du Brésilien Vale et du Suisse Glencore. Vive la diversité ! En 2008, un partenariat entre la SMSP et le groupe sud-coréen Posco a même abouti à la création d’une usine offshore en Corée du Sud. Parce que rien ne dit “développement local” comme exporter votre industrie à l’étranger.
Les Référendums d’Autodétermination
- Premier Référendum (4 novembre 2018)
Celui-ci devait se tenir entre 2014 et 2018. Il a effectivement eu lieu le 4 novembre 2018, et les électeurs ont choisi de rester au sein de la République française avec 56,7 % des voix contre 43,3 % en faveur de l’indépendance. Surprise !
- Deuxième Référendum (4 octobre 2020)
Conformément à l’accord, en cas de maintien dans la France lors du premier référendum, un deuxième référendum pouvait être organisé à la demande d’un tiers des membres du Congrès de Nouvelle-Calédonie. Ce deuxième référendum a eu lieu le 4 octobre 2020. Les résultats ont montré une nouvelle fois un rejet de l’indépendance avec 53,3 % contre 46,7 % pour. Quelle persistance.
- Troisième Référendum (12 décembre 2021)
Un troisième référendum pouvait également être demandé dans les mêmes conditions que le deuxième. Ce troisième et dernier référendum s’est tenu le 12 décembre 2021. Le résultat a été encore plus largement en faveur du maintien dans la France, avec environ 96,5 % des voix contre l’indépendance. Cependant, il est important de noter que ce référendum a été boycotté par les principaux partis indépendantistes en raison de la pandémie de COVID-19, ce qui a influencé le taux de participation et les résultats. Mais attendons, les principaux partis indépendantistes ont boycotté ce scrutin, probablement occupés à autre chose.
Réforme Constitutionnelle et Controverses (2024)
En 2024, l’Assemblée nationale vote une réforme constitutionnelle élargissant le corps électoral pour les élections provinciales à tous les citoyens résidant depuis au moins dix ans. Bravo pour l’inclusivité ! Mais cette réforme est contestée par les indépendantistes qui craignent, ô surprise, une perte de poids électoral des Kanaks. Imaginez un Français vivant en Martinique ne pouvant voter dans sa ville car il n’a pas dix ans d’ancienneté. Bien sûr, en étant Français, il devrait pouvoir voter où il habite, non ? Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Influences Étrangères et Émeutes
Les émeutes récentes en Nouvelle-Calédonie sont, bien sûr, attribuées à des influences étrangères. La Chine, l’Azerbaïdjan et la Russie sont accusés de tirer les ficelles en coulisses. Gérald Darmanin pointe l’Azerbaïdjan, qui nie vigoureusement. Car pourquoi ne pas ajouter un peu de conspiration internationale à ce cocktail déjà explosif ?
Le Nickel Calédonien
N’oublions pas non plus le nickel, cette ressource fabuleuse dont la Nouvelle-Calédonie possède 20 à 30 % des réserves mondiales. Pourtant, l’archipel n’est que le troisième producteur mondial, loin derrière l’Indonésie. Peut-être que construire une économie prospère autour de ce minerai est trop banal. Avec une chute de 45 % du cours du nickel l’année passée, les groupes exploitant les trois usines de l’archipel enregistrent des pertes record. Mais n’ayez crainte, la demande de nickel devrait tripler d’ici vingt ans grâce à la transition énergétique. D’ici là, trouvons un investisseur “suffisamment maso” pour sauver l’usine du nord. Bonne chance avec ça.
Conclusion
Pour observer le réel, il faut sortir de votre référentiel inertiel. Parce qu’après tout, voir le monde à travers le prisme du passé colonial et racial ne fera que vous empêcher de comprendre ce qui se joue vraiment. Et qui voudrait comprendre la réalité quand on peut continuer à se bercer d’illusions ?