l’Afrique, ce continent qui rêve d’un avenir radieux avec une économie de 29 000 milliards de dollars d’ici 2050, mais qui oublie commodément les réalités sanglantes du présent. Parlons franchement : entre guerres civiles, coups d’État et famines, l’avenir de l’Afrique ressemble plus à un terrain miné qu’à une route pavée d’or.
Croissance démographique : le piège de la pauvreté
Alors que certains rêvent d’une explosion économique, la réalité est que l’Afrique subsaharienne s’apprête à devenir l’épicentre de la pauvreté mondiale, avec 86 % de la population pauvre concentrée dans cette région d’ici 2050. Le Nigeria, le géant supposé de l’Afrique, et la RDC, sont les exemples parfaits d’États en déliquescence, où la violence et l’instabilité politique garantissent que des millions de personnes resteront enfermées dans la misère.
Au Nigeria, malgré les ressources naturelles abondantes, la violence des groupes terroristes et la corruption endémique continuent de maintenir une large part de la population dans une pauvreté extrême. Le pays est bien parti pour être un épicentre de la crise humanitaire, plutôt qu’un moteur de croissance.
L’illusion de la transition démographique
Charles Robertson nous parle avec enthousiasme de la réduction des taux de fécondité en Afrique, comme si cela allait magiquement résoudre tous les problèmes économiques. C’est bien joli, mais cette transition prendra des décennies, pendant lesquelles les populations continueront de souffrir et de fuir leurs pays en guerre. Pendant ce temps, les bidonvilles s’agrandissent, et les infrastructures sont inexistantes ou en ruine.
Le Maroc, avec son faible taux de fécondité, pourrait s’en sortir. Mais que dire de l’Égypte, un autre pays de cette catégorie, où les crises économiques récurrentes et les tensions sociales ne cessent de croître ? On oublie que l’industrie sans infrastructure solide, c’est un château de cartes.
Les guerres civiles et la fragmentation ethnique
Oublions un instant ces doux rêves de croissance et concentrons-nous sur ce qui se passe réellement : l’Afrique est en proie à une fragmentation ethnique et à des guerres civiles interminables. Le Soudan, par exemple, est devenu un véritable enfer sur terre, avec des millions de personnes déplacées et une famine d’une ampleur effrayante qui pourrait tuer des millions.
Au Mali, les Touaregs et les putschistes du nord continuent de semer le chaos, tandis que l’État malien s’effondre. Les coups d’État successifs au Niger, au Burkina Faso et au Mali sont des rappels brutaux de la fragilité de ces nations.
La réalité du Soudan : un désastre humanitaire ignoré
Le conflit soudanais est sans doute l’exemple le plus flagrant de l’indifférence mondiale. Les forces armées soudanaises et la milice RSF s’affrontent sans relâche, transformant ce pays autrefois stable en un champ de ruines. Des millions de Soudanais sont déplacés, et une famine imminente menace d’exterminer une grande partie de la population.
Les effets en cascade de ce conflit se font déjà sentir dans les pays voisins, et l’Europe pourrait bientôt faire face à une nouvelle vague de réfugiés, à l’instar des crises en Syrie et en Libye. Pourtant, le monde détourne les yeux, trop occupé à gérer d’autres crises pour prêter attention à cette catastrophe imminente.
L’Afrique de 2050, loin d’être cette utopie économique rêvée, semble plutôt se diriger vers une ère de chaos et de souffrances accrues. Les conflits ethniques, les coups d’État militaires, et l’indifférence mondiale sont les véritables forces qui façonnent l’avenir de ce continent. Si certains pays peuvent espérer s’en sortir, la majorité devra naviguer dans un océan de troubles. Et si vous pensiez que l’Afrique serait prête à “sauver le monde” avec son potentiel économique, il est peut-être temps de revoir vos attentes à la baisse.