Emmanuel Macron, ce président qui semblait autrefois si sûr de lui, se retrouve aujourd’hui dans une situation pour le moins… embarrassante. Incapable de former un gouvernement, et encore moins de faire adopter un budget pour l’année suivante, il semble avoir opté pour une stratégie bien plus subtile : jouer avec la Constitution et multiplier les manœuvres pour gagner du temps. Après tout, pourquoi affronter les vrais problèmes quand on peut s’abriter derrière des mécanismes institutionnels complexes ? Prenons par exemple cette délicieuse petite trouvaille qu’est la gestion provisoire par douzièmes provisoires.
La gestion provisoire par douzièmes provisoires : la solution magique
Ah, la gestion provisoire par douzièmes provisoires. Un nom bien élégant pour un procédé qui, en réalité, ressemble à une rustine sur un pneu crevé. Selon l’article 47 de la Constitution, si le Parlement ne parvient pas à adopter un budget, l’État peut fonctionner en dépensant chaque mois un douzième du budget de l’année précédente. Pratique, n’est-ce pas ? Cela permet d’éviter une paralysie totale de l’administration, mais avec quelques petites limitations… comme l’impossibilité de financer des projets nouveaux ou de répondre efficacement à des crises imprévues. Bref, un vrai luxe pour un pays qui se porte déjà à merveille.
Voici un extrait de l’article 47 de la Constitution pour les amateurs de détails juridiques :
“Si la loi de finances fixant les ressources et les charges de l’État pour une année n’a pas été déposée en temps utile pour être promulguée avant le début de cette année, le gouvernement demande d’urgence au Parlement l’autorisation de percevoir les impôts. Le gouvernement est en outre autorisé à reconduire par décret les services votés, sans augmentation des crédits, jusqu’à l’adoption de la nouvelle loi de finances.”
En d’autres termes, c’est comme si Macron disait : “On va continuer comme l’année dernière, mais sans rien changer, parce que bon, pourquoi prendre des décisions difficiles quand on peut simplement repousser l’inévitable ?”
Recours aux ordonnances : le joker constitutionnel de Macron
Mais ce n’est pas tout. Macron a un autre atout dans sa manche : le recours aux ordonnances. Selon l’article 47 de la Constitution, si le Parlement n’adopte pas le budget dans un délai de soixante-dix jours, le gouvernement peut décider de passer en force en imposant le budget par ordonnance. Une façon de dire : “Puisque vous ne voulez pas jouer, je vais décider tout seul.”
“Si le Parlement ne s’est pas prononcé dans un délai de soixante-dix jours, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par ordonnance.”
Utiliser les ordonnances permettrait à Macron d’éviter le chaos administratif et financier d’une absence totale de budget. Cependant, cela présuppose l’existence d’un gouvernement en place, ce qui ne serait pas le cas ici si Macron n’a pas réussi à en former un. Mais attention, ce coup de force pourrait aussi être perçu comme une manière autoritaire de gouverner, exacerbant les critiques déjà vives sur son style de leadership et la crise de confiance en France, mais ça il s’en fiche !
Vendre des Rafales à la Serbie : un succès pour retrouver de la légitimité ?
Mais Macron ne s’arrête pas là. Au lieu de se concentrer sur les petits soucis internes de la France (comme l’insécurité ou la perte de confiance généralisée), il préfère briller sur la scène internationale. Et quoi de mieux pour cela que de vendre 20 Rafale à la Serbie ? Oui, parce qu’apparemment, rien ne dit “je gère mon pays” mieux qu’un contrat d’armement.
Cette vente de Rafale s’inscrit bien sûr dans sa grande stratégie de renforcement européen. Après tout, quoi de mieux pour montrer que la France est un pilier de la défense européenne que de vendre des avions de chasse à un pays des Balkans ? Et ne vous y trompez pas, cela n’a rien à voir avec une tentative désespérée de retrouver un peu de succès et de légitimité à l’international. Non, non, c’est purement pour le bien de l’Europe… ou du moins c’est ce qu’on nous dit.
La stratégie du président : courir partout sauf là où il faut
En fin de compte, Macron ressemble de plus en plus à Gervaise, ce personnage des “Rougon-Macquart” de Zola, qui s’enlise dans des situations impossibles en croyant toujours qu’elle pourra s’en sortir en trouvant une nouvelle combine. Sauf qu’ici, au lieu de laver du linge dans un lavoir, Macron jongle avec des articles de la Constitution et des contrats d’armement. Et tout comme Gervaise, il semble ignorer que les vrais problèmes ne disparaissent pas simplement parce qu’on les repousse.
L’insécurité, le manque de confiance, la frustration grandissante des Français… tous ces maux continuent de s’accumuler pendant que le président court après des solutions provisoires. Et si, au lieu de se cacher derrière la gestion provisoire et de briller à l’international, il affrontait enfin les vrais défis qui rongent la France ? Mais bon, peut-être est-ce plus facile de vendre des Rafale que de réparer la confiance d’une nation.
Une stratégie qui ne peut durer
La gestion provisoire par douzièmes provisoires offre un répit temporaire, mais elle ne résout rien. Elle repousse simplement le moment où la France devra affronter la réalité. Et pendant ce temps, Macron cherche des succès à l’étranger pour compenser ses échecs domestiques. Mais tout comme Gervaise, il finira par se rendre compte que la fuite en avant a ses limites. Et quand la gestion provisoire ne suffira plus, il faudra bien trouver de vraies solutions. En attendant, la France continue d’attendre…