Dans notre belle France, le pouvoir est une affaire sérieuse et verticale. Le pouvoir décide, et le peuple… exécute, bien sûr ! Après tout, pourquoi laisser les décisions importantes aux citoyens quand nous pouvons avoir une “Centralisation” bien aimée ? La centralisation, c’est ce truc sympa où tout le pouvoir est concentré entre les mains de l’État. Quoi de plus simple ?
En 1793, notre cher Louis XVI perdait sa tête, au sens propre, et avec elle, son régime monarchique. Mais cela n’a pas duré longtemps. Tout comme cette petite révolution anglaise en 1688, où ils ont évincé leur roi par un petit coup d’État parlementaire. Les mêmes parlementaires ont ensuite installé Guillaume III d’Orange (des Pays-Bas) et Marie II Stuart, la fille protestante de Jacques II, sur le trône, à condition qu’ils gouvernent selon les lois du Parlement. Et voilà, la Déclaration des Droits de 1689 (Bill of Rights) est née, un vrai chef-d’œuvre ! Le Roi est mort, vive l’État libéral progressiste !
Ainsi, la France a coupé la tête de son roi et a proclamé une république universaliste, tout en maintenant une compétition entre les classes bienvenue. Les nobles, le Tiers-État, tout le monde peut participer ! C’est ce que nous appelons l’Universalisme. La compétition, c’est la clé de notre libération. Grâce à elle, le Tiers-État peut enfin rivaliser avec la noblesse, tout cela grâce à l’ordre libéral et au développement scientifique et technologique. Pour réussir, l’État doit simplement bien raconter son histoire pour glorifier son modèle et rester dans la compétition mondiale.
Maintenant, parlons d’Emmanuel Macron, l’enfant chéri de la République Française. Il a grandi en baignant dans les Lumières et l’universalisme français, qui ont libéré les esprits de l’obscurantisme religieux grâce à la science, au libéralisme, et à toutes ces belles choses. C’est un peu comme Morpheus essayant de libérer Neo de la Matrix, sauf que dans notre version, Macron est le libérateur… Espérons que son destin soit tout aussi épique !
Gabriel Attal, notre Premier Ministre à l’ascension fulgurante à seulement 34 ans, incarne le retour de l’universalisme et de la compétition de classes. Sa nomination est un appel aux ambitieux et aux compétiteurs de tous bords à déployer leur “Volonté de Puissance” pour transformer l’ordre établi en une renaissance des “premiers de cordée”. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas la Renaissance à la mode italienne, c’est la “Renaissance” de l’ordre libéral progressiste, qui a tant fait briller la France dans le monde à l’époque des Lumières. Oui, la “Macronie” est une ode à la joie du capitalisme retrouvé, et cela se reflète même dans l’hymne de l’Union Européenne, qui porte le même nom.
L’argent émancipe, il donne de la dignité, il donne accès à la gloire, il rend libre, et bien sûr, il ouvre des portes… On peut résumer cela en une triade du bonheur : l’argent, la gloire, et… eh bien, nous garderons la troisième partie pour nous !
Alors, comprenez bien, Gabriel Attal est le parfait exemple du héros qui a répondu à l’appel à l’aventure. Il n’a pas hésité à se battre pour le pouvoir, à gravir les échelons sociaux à une vitesse folle, passant de porte-parole de La République en marche à Secrétaire d’État, puis à Ministre délégué, Député français, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et enfin Premier ministre français, le tout en moins de 8 ans. Il incarne l’ascension sociale, le message que la Macronie souhaite faire passer : “Nous sommes les précurseurs, suivez-nous vers la gloire éternelle.” Sa bravoure a été récompensée le 9 janvier 2024 lorsqu’il est devenu Premier Ministre, symboliquement désigné comme le gardien ambitieux de l’ordre capitaliste retrouvé.
Les Péripéties
Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a collectionné les crises : Gilets Jaunes, Affaire Benalla, Covid-19, l’hôpital, les soignants non-vax, réformes des retraites, Guerre en Ukraine, Emeutes de 2023, montée de la violence, vague d’immigration, crise de l’autorité de l’État… la liste est longue ! Mais à chaque crise, la réponse a été simple : plus de police. La police est devenue le bras armé du gouvernement, et les médias ont chanté en chœur “ce n’est rien, continuons”. Nous assistons à une banalisation de la violence quotidienne, un peu comme une série qui devient moins excitante à chaque saison.
Ces crises sont devenues divertissantes, presque des spectacles à part entière ! Les Gilets Jaunes ? Un rendez-vous hebdomadaire pour un nouvel épisode ! Les manifestations contre la loi travail ? On se retrouve tous les soirs après le travail pour un nouvel épisode du Peuple contre la Police. Sortez les pop-corns, ça va être croustillant ! Les crises sont devenues des spectacles, la tragédie est devenue comédie… jusqu’à ce que l’excitation retombe, en attendant la prochaine crise. Si l’efficacité rimait avec divertissement, nous serions tous comblés. Mais malheureusement, ces crises sont gérées par un État bourgeois autoritaire et policier, ce qui suscite plutôt un sentiment de mépris de classe.
Emmanuel Macron a transformé la politique en une comédie, et l’État en une police corrompue au service d’une classe bourgeoise autoritaire, prête à utiliser la violence pour protéger ses privilèges. Mais cela ne colle pas vraiment avec l’ordre libéral progressiste, qui repose sur des mythes porteurs d’espoir, d’héroïsme, de nobles valeurs et de justice. Le processus d’identification à ces mythes fonctionne uniquement si ils semblent justes, beaux et nobles. Qui peut honnêtement dire aujourd’hui que Macron incarne la justice, la beauté et la noblesse ? Macron est devenu synonyme de déconnexion, manipulation, mensonge, président des riches, et bien d’autres qualificatifs peu flatteurs. Le film qu’il nous offre semble être un mythe contradictoire plutôt qu’une épopée héroïque. Mais bon, au moins, cela nous donne matière à réfléchir !
Discours à l’Assemblée Nationale
Mais revenons à Gabriel Attal et à son discours à l’Assemblée Nationale. Le 30 janvier dernier, il nous a offert une pléthore de mesures ambitieuses, ou du moins, c’est ce qu’il a essayé de faire.
Tout d’abord, il a abordé la crise des agriculteurs avec une subtilité digne d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. La solution ? Un mystère enveloppé dans une énigme. Puis, il a parlé du réarmement de la France, un sujet qui nous vient tout droit des États-Unis, où ils nous rappellent gentiment que nous devrions consacrer 2% de notre PIB à la Défense. “Liberté, Égalité, Fraternité – et n’oublions pas les armes”, semble être le nouveau cri de guerre.
Pour les jeunes délinquants, Attal a proposé un retour aux bases : “Tu casses, tu nettoies”. Un slogan simple pour une politique qui rappelle étrangement les méthodes de “Super Nanny”. Et que dire de la création d’internats pour enfants difficiles ? Cela ressemble étrangement à un camp de redressement à l’américaine, avec une touche de discipline militaire pour pimenter les choses.
En ce qui concerne l’identité française, pas question de la dissoudre, mais aspirons à une Europe fédérale. Un joli paradoxe, un peu comme vouloir avoir le beurre et l’argent du beurre. “Désmicardiser” la France, voilà une autre perle qui nous promet des lendemains qui chantent, sur un air de compétitivité débridée.
En ce qui concerne le logement, Attal a promis la construction de 30 000 nouveaux logements en trois ans pour lutter contre la crise du logement en France. Un défi de taille dans un pays où le logement abordable est devenu un enjeu majeur, mais bon, pourquoi ne pas lancer un dé à coudre dans le Grand Canyon et espérer un splash ?
En conclusion, Gabriel Attal nous a offert un discours politique digne d’un festival d’idées brillantes, une série de propositions qui semblent tout droit sorties d’un scénario de science-fiction. Le spectacle politique continue, et nous restons suspendus à ce nouveau Premier Ministre, avec l’espoir que ces mesures lumineuses puissent un jour se concrétiser.
Vive la Chine, Vive mon camarade